Rose Madder de Stephen King... ou Le journal intime d'un psychopathe


Stephen King est une rencontre imprévue qui a eu lieu dans le carton d’un garage il y a déjà quelques années. C’est la vieille édition de Misery datant de 1992, toute écornée qui a attiré mon regard, puis mes mains et enfin toute ma concentration. Ce chef-d’œuvre de suspense marque mon entrée dans l’univers tourmenté du maître de l’horreur. 
Mais ce n’est pas l’histoire d’un écrivain malmené par une fan un peu trop enthousiaste qui va nous intéresser aujourd’hui. 

C’est plutôt le récit d’une femme torturée par son mari pendant 14 ans qui va occuper cette chronique (oui Stephen King aime les histoires douces !). 
Rosie est une jeune trentenaire qui vit ses journées dans une sorte d’état second, bloquée dans un cycle infernal dont elle sait que l’unique issue réside dans le coup fatal que son mari peut lui porter à tout moment… Sauf que non : un jour elle décide qu’elle n’en peut plus et s’enfuie de chez elle avec son sac à main comme seul bagage. 





Pendant plus de 700 pages, nous allons suivre la tentative désespérée d’une jeune femme, qui n’a jamais vraiment vécue par elle-même, de se construire une vie à partir de rien. En effet, Rosie s’est retrouvée mariée trop jeune à Norman, un homme séduisant et charismatique qui s’est révélé être un véritable psychopathe. Malheureusement, Norman est aussi un flic respecté qui compte bien remettre la main sur son épouse par tous les moyens possibles.  

On retrouve le climat de tension perpétuel des romans d’horreur de l’auteur. Mais le véritable point fort du livre réside, selon moi, dans la psychologie des personnages. King nous propose de se plonger dans l’esprit traumatisé de Rosie, puis, au détour d’un chapitre, de nous mettre dans la peau de son époux, soit l’un des personnages de fictions les plus effroyables que j’ai pu lire de ma vie. Effroyable par son esprit misogyne, raciste, homophobe poussé à l’extrême tout en restant froid et calculateur.
Se retrouver dans la tête de ce monstre est une expérience de lecture unique et d’autant plus prenante qu’un individu de ce type pourrait très bien être votre voisin de pallier ou le gars sympathique qui vous tient la porte.

Pour conclure, je vous encourage à lire Rose Madder, qui ne figure pas parmi les œuvres les plus connues de Stephen King mais qui mérite amplement de l’être. Je vous avertis cependant que cette lecture n’est pas pour tout le monde (à mon avis les 1ères pages vous donneront le ton du livre).

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